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nisés, les habitants de l’espace ; ils y naissent, dit-il, comme les oiseaux dans l’air[1], pour peupler l’étendue, comme les plantes dans le sein du globe pour l’embellir et le féconder. Ainsi, sous l’influence de sa puissante imagination, les mondes s’organisent, les astres vivent et pensent, et la vertu motrice du soleil devient une force intelligente qui pénètre et soutient l’univers. Système bizarre appuyé d’une idée sublime ; car ce fut une idée sublime que celle de la force motrice du soleil s’affaiblissant par la distance et agissant en ligne droite comme la lumière ! Kepler aussi touche l’attraction sans la deviner !

Si dans l’esprit de ce grand homme la vérité se mêle souvent à l’erreur, plus souvent encore elle s’en dégage comme la lumière se dégage des ténèbres. Kepler croyait avec son siècle à la propriété mystérieuse des nombres, à l’astrologie, à l’alchimie, à la magie, mais il croyait aussi à la simplicité des lois de la nature, et cette croyance, personne dans le siècle ne la partageait avec lui. Ce

  1. De Stellā novā, p. 125.