Page:Aimé-Martin - Plan d’une bibliothèque universelle.djvu/141

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Sire, lui disait-il avec une simplicité et une onction touchantes, je me sens obligé d’honneur et de conscience de vous représenter que de tous temps on n’a pas eu assez d’égard en France pour le menu peuple ; qu’on en fait trop peu de cas, qu’on le ruine, qu’on le méprise, et que cependant c’est lui qui est le plus considérable par le nombre, et, par ses services réels, le plus utile au bien du royaume ! Sire, c’est cette partie du peuple dont le travail et le commerce enrichissent votre trésor ; c’est elle qui fournit tous les soldats, les matelots, les marchands, les ouvriers ; c’est elle qui façonne les vignes et qui fait le vin, qui sème le blé et qui le recueille : l’industrie, le commerce, le labourage doivent tout à ses labeurs. Voilà, Sire, de quoi est faite cette partie du peuple si utile et si méprisée, qui a tant souffert, et qui souffre tant encore à l’heure où j’écris ces lignes. »

Bénissons la main qui les a tracées, ces lignes si nobles, si courageuses. Honorons le grand homme qui, au milieu des magnificences et des