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niques ! Que faire ? apprendre aux hommes à se moins mépriser eux-mêmes !

Après Platon il faut toujours nommer Aristote. Celui-ci a écrit de la science politique et non de l’éducation. Son but n’était pas de tracer le tableau idéal d’un gouvernement parfait[1], mais d’examiner l’esprit des lois de tous les gouvernements, libres ou despotiques, qui se partageaient alors le globe ; et dans cet examen il développe une sagacité si profonde qu’elle ressemble quelquefois à la perversité. Que Platon peigne la tyrannie, c’est pour en inspirer l’horreur ! Sans s’arrêter aux magnificences du pouvoir, à ses voluptés, à ses richesses, que le vulgaire adore, il va droit au cœur du tyran, il en sonde les plaies, il en étale les haines, les peurs, les satiétés, les remords, et à la face du monde il déclare que cet homme environné d’esclaves et de bourreaux, cet homme

  1. Au septième livre vers la fin de l’ouvrage il donne aussi des lois à une cité imaginaire, travail sec et stérile, où il cherche bien moins à fonder une république qu’à renverser celle de Platon.