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connût. Et ce qu’il conta fit bondir de rage le cœur du rude gardien de taureaux.

Aux vitrines de tous les papetiers et libraires, et de tous les marchands de curiosités, en Arles, on ne voyait, depuis deux jours, que le portrait d’une fille, bien connue des jeunes gens de la ville, artisans et bourgeois ; et on lisait, sous le portrait, en magnifiques lettres d’imprimerie : La belle Rosseline. Les voyageurs qui viennent à Arles visiter les monuments, pouvaient emporter cette figure d’Arlèse pour vingt sous, — ce qui, disaient les commérages, avait mis en grande colère plusieurs des amants de la belle. Plusieurs, en effet, s’étaient rencontrés chez elle, où ils étaient venus, mordus chacun du même désir de faire reproche à sa maîtresse. Et s’étant reconnus, ils s’étaient pris de querelle et battus même, publiquement.

Et la chose avait fait un gros scandale,