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c’était le mauvais amour, l’amour purement physique, l’amour égoïste, le plus puissant parce qu’il est selon la nature aveugle, instinctive. L’autre est presque toujours vaincu parce que, contenant le don de soi, le sacrifice, le dévouement, il est d’ordre surnaturel, divin, — ou, si l’on veut, idéal. L’amour pur, unique, éternel, c’est le désir, le songe créé par les cœurs, par les cerveaux humains. On s’y efforce, trahi par soi-même. On s’y élève, et l’on tombe. Et du bouvier ou du roi, on ne sait qui en approche davantage, le bouvier peut-être, le cœur simple, celui qui suit le mieux le naïf conseil des vieilles bonnes mères, — ces modèles réels d’après lesquels se règlent tous les rêves d’affection véritable.

Le gardian ne se connaissait plus.

— Ne pleure pas, je t’aime !

Les larmes lui allaient si bien qu’il était ravi de la voir pleurer ! Loin d’éprouver pour elle de la compassion, volontiers il