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s’efforçait en vain de les oublier. Ainsi, moitié de sa propre volonté, moitié contraint par les circonstances, il en était venu à s’engager de telle sorte qu’il n’y avait plus à reculer. Il allait donc au mariage délibérément, mais sans beaucoup d’entrain.

Hélas ! de bonne foi il s’était cru guéri de sa passion pour Rosseline ; il s’était cru guéri, surtout, tant qu’il n’avait pas eu la permission d’embrasser Zanette chaque fois qu’il la retrouvait.

Ce baiser sur la joue qu’il avait vraiment désiré avant de le prendre, et qui, la toute première fois, le jour du plat de lentilles, l’avait charmé, il n’y trouvait pas maintenant la saveur, la vraie saveur d’amour. Une enfant ! une véritable enfant ! répétait-il à son tour après Martégas, mais avec des pensées bien différentes.

Il l’enlevait dans ses bras et la baisait au front comme une petite sœur…. Serait-ce jamais là une femme ? une femme pour