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n’aurais pas peur, peur de rien — jamais, il me semble.

Elle avait répondu comme en rêve, malgré elle, sans réflexion, parce que, pour trier ses lentilles, elle avait la tête baissée, et qu’elle ne voyait pas le regard du jeune homme.

Il se sentit secoué d’un frisson, et, la voix toute troublée, il dit avec une oppression :

— Vous n’auriez peur de rien, avec moi ? C’est vrai ? C’est bien vrai, ça ?

— C’est vrai, dit-elle.

Elle leva les yeux. Elle le vit debout. Il la saisit par la taille, brusquement l’éleva vers lui, comme une enfant… et il couvrait de baisers le joli visage, partout ; ses lèvres allaient du front au cou ;… la rude moustache se prenait aux cheveux follets…. Et que dit-elle à la fin ? Seulement trois mots, trois mots seulement :

— Oh ! mes lentilles !

Les lentilles étaient à terre, sur les dalles