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Martégas avait surpris le mouvement de la petite Zanette, pour qui il avait au cœur une sorte d’amour mauvais et sauvage.

De gré ou de force, il voulait l’avoir. Essayer de lui complaire était le moyen le plus naturel, sinon le plus facile.

— Lâchez-moi ! lâchez-moi ! cria plus fort que jamais la pauvre fillette en reconnaissant Martégas, ce gardian chassé par son père, et pour qui elle n’avait que de la répugnance.

— Voleuse ! voleuse ! répétait Rosseline, tenant toujours le cheval par la bride.

Et de cette injure passant à d’autres, elle couvrit Zanette de toutes les immondes paroles familières aux filles des rues, et que, chose bizarre, elle prononçait si facilement et si abondamment pour la première fois !… Mais elle s’interrompit tout à coup avec un cri de douleur. La cravache de Martégas s’était abattue sur son bras qui lâcha la bride.