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MAURIN DES MAURES


CHAPITRE III


Dialogue d’un préfet et d’un secrétaire archiviste, par où l’on verra qu’en Provence la chasse à la casquette n’enrichit pas les chapeliers.


Si le gendarme Martello Alessandri n’avait pas été, lui aussi, comme le garde Orsini Antonio, tout nouveau venu dans la région, il aurait prévu qu’un procès-verbal contre Maurin des Maures pourrait bien être chose parfaitement désagréable à M. le préfet, Adolphe Désorty, fort aimable homme, administrateur attentif, politique de quelque sens, et grand chasseur devant l’Éternel.

M. Désorty était tout jeune encore. Naguère l’un des premiers sous-préfets de France, à trente ans, il était préfet du Var depuis deux mois.

M. Désorty savait déjà que Maurin des Maures était un homme à ménager.

Il n’ignorait pas que Maurin avait la plus grande influence sur les élections, tant municipales que nationales, dans tout le département, et il avait décidé de s’attacher le coureur des bois, dans la mesure du possible.

Et voici comment il avait été renseigné sur Maurin, peu de jours avant que le sous-préfet de Toulon lui annonçât le conflit survenu entre le braconnier et les gendarmes.