commandes sont rares ; et puis, tenez, à l’avenir, je viendrai moins souvent…
— Pourquoi cela, maître Maurin ?
— Parce que vous êtes aimable… J’épargne les amis. Et même, à ce point de vue, j’aimerais mieux ne pas vous connaître.
— Vous êtes républicain, monsieur Maurin ?
— À votre service, monsieur le comte, au banquet de la misère (sic).
— Sacrebleu, ça serait fâcheux pour nous, s’il y en avait beaucoup de votre espèce.
— J’ose le croire, monsieur ! confirma Maurin, avec le geste d’arranger son chapeau en auréole.
— Voulez-vous accepter la place de mon garde, maître Maurin ? J’augmenterai les appointements.
— Cette fois, par exemple, vous faites fausse route. Ça m’étonne de votre part ; regardez-moi bien.
— Allons, prends les faisans et cette bourse.
— Je prends les faisans, que je les ai mérités en tirant droit. Et puis, ces deux-là, je les ai tués au-dessus de l’eau de la mer, qui est à moi autant qu’à vous.
— Pourquoi laisses-tu la bourse ?
— Par la raison que vous voudriez bien que je la prenne !
— Explique-moi ça ?
— Si je la prends vous marquerez, sans devenir plus pauvre, votre supériorité sur moi, puisque je ne serai pas fier.
— Tu es un fameux homme, et je te jure que tu me plais !
Et familièrement, affectueux même, le jeune comte, qui était homme de haute stature, prit Maurin par