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MAURIN DES MAURES

— Laissez-moi faire. Je vous dirai cela bientôt. Les élections n’auront lieu que dans six mois, mais il n’est pas mauvais de s’en occuper à l’avance. Je vais voir Maurin.

— Où cela ?

— Je n’en sais rien, je vais à sa recherche.

— Recommandez-lui d’être sage. Nous avons eu toutes les peines du monde à faire classer son affaire de l’enlèvement des chevaux. Le commandant de gendarmerie n’était pas content. Dites-lui que ces plaisanteries-là pourraient lui coûter cher, à la fin, et que toutes les protections du monde, à un moment donné, ne servent plus de rien… Faites-le lui bien comprendre. Il serait stupide qu’une affaire gaie aboutît à un résultat pénible : songez donc ! Rébellion contre les agents de la force publique en service ! Il y perdrait ! et nous aussi.

M. Désorty et M. Cabissol ignoraient l’accusation nouvelle qui pesait sur Maurin depuis quelques heures. Le parquet n’avait eu aucune raison d’en informer la préfecture. Et si attentif que fût M. Cabissol aux faits et gestes de Maurin, il ignorait encore Grondard et la nouvelle rancune d’Alessandri.

L’accusation portée contre Maurin ne manquait pas de base.

En effet la mémoire de Sandri avait failli…

— Enfin, lui avait dit le procureur du roi de la république impériale, a-t-il avoué devant vous ?

— Oui et non,

— Oui ou non ?

— Oui, car il a dit, à ce qu’il me semble : « Si je l’avais tué c’est avec plaisir que je dirais : C’est moi