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MAURIN DES MAURES

CHAPITRE XVIII


Le purgatoire de frère Pancrace.


— Allons, monsieur Cabissol, cria Maurin, vous qui en connaissez de si bonnes, vous n’en direz pas une, de vos histoires ?

— J’en sais plus d’une ! dit M. Cabissol, mais je ne les conte pas aussi bien que vous !

— Nous allons bien voir, dit le préfet.

Sans se faire prier davantage, M. Cabissol commença :

— C’est une histoire qui est arrivée il y a plus de cent ans, à en croire du moins mon grand-père qui me la répétait souvent lorsque j’étais tout petit :

LE PURGATOIRE DE FRÈRE PANCRACE

« Deux bons moines quêteurs, chargés comme des ânes, cheminaient péniblement dans les sentiers montants et rocailleux. Ils avaient hâte d’arriver à leur couvent perché sur le plateau, dans les pinèdes, au sommet de la colline.

« Ils marchaient, l’échine courbée, chacun portant un gros sac empli de légumes, de fruits et de pain frais. Le soleil piquait sur leur face rougeaude où coulait la sueur, en grosses perles luisantes.

Panuce marchait devant, ce qui veut dire que Pancrace suivait Panuce.