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ODES 193
- Alors les enfans de Jodelle
- Couvers de l'umbre de son aelle
- Ont pleu & résisté aux Grans.
- Les doctes, confuz ignorans,
- Ont hay, chery ceste race
- Et a leur agréable audace
- Les filz pour le pere cheris.
- Le père parut par les filz
- Lesquels en vie & sans envie
- Reserroient la langue ennemie
- Morce & remorce par ses dens
- Aux rocqs crevassez & dedans
- Grouilloient ces ames venimeuses,
- Ces vieilles pestes rechigneuses
- De qui les gros cueurs endurcis
- Estoient les rochers obscurcis ;
- Les serpens de l’Envie mesme
- N’estoient rien que leur rage mesme.
- Mais si tost que Jodelle est mort,
- Voicy la canaille qui sort,
- Et voicy la troupe ennemie
- De mille langues de l’Envie
- Qui fuians de l'obscurité,
- Arrachent au lion dompté
- Estendu mort dessus la terre
- La barbe, & luy font telle guerre
- Que les petits chiens au sanglier
- Qui les faisoit fuir yer.
- Ainsi je me plains, Charbonnières,
- Que ceux qui adoroient nagueres
- Le Pindare de noz François
- S’arment de l’or de son harnois,
- Et au lieu de fondre de larmes
- Font un triumphe de ses armes.