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ODES 179.
- Et encor’ ce qui sent la terre :
- Je volle hault, j’ay en mespris
- Ceste masse qui fait la guerre
- Aux beaux & volages efpritz.
Quant le chaos fut demeslé,
- Tout le pesant fut devalé
- Au centre, les serpens, la peste,
- Les enfers, le vice, les maux :
- Le doux, le subtil fut celeste
- Et volla dans les lieux plus haux.
Le Ciel, pais de nos espritz,
- Les aiant à voller apris
- Au lieu où ilz ont prins naissance,
- Les fait vivre icy estrangers :
- Comme legere est leur substance
- Ilz sont volages & legers.
Les efpritz qui ont moins du cors
- Et moins du pesant sont plus fortz :
- Le cors qui est le plus terrestre
- Et plus pesant n’est plus maison
- Propre à Pesprit & ne peult estre
- Rien que sa fascheuse prison.
Toute vertu est née aux Cieux ;
- Tout cela qui est vicieux
- Recongnoist la terre pour mere,
- Checun son pareil elisant :
- Toute vertu est donc legere,
- Tout vice constant & pesant.
Confiderez encor’ un peu
- Que nos ames ne sont que feu
- Qui est plus leger que les flammes,
- Les flammes ne peuvent aller
- Au Ciel, au vray pais des ames,
- Que laissant le cors pour voller.