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ODES 177.

Et de Pandore & de Thelie
Les beaux cors et les beaux espritz.

Vostre Pandolphe est par vous fait

Accomply, divin & parfaict,
Et en le voulant tel congnoistre,
Vos jugemens, vos passions
Aussi accomply le font estre
En heur, comme en perfections.

Pandolphe, je brusle envieux

De la louange, & de mes yeux
Flamboie la rage & l'envie.
Mais la louange n’est plus rien,
L’amour de Pandore & Thelye
Sont le seul & souverain bien.

Pandolphe parfait & heureux,

Vertueux, aimé beaucoup mieux
Que toutes les vertus ensemble
Ne vallent, tu en es doué,
Mais ton heur d’estre aimé me semble
Plus que celuy d’estre loué.

Mon esprit sent un dur combat,

Mon cueur contre luy se debat,
Voici une dispute estrange,
Car l'esprit est ambitieux :
Que pourroit-il souhaitter mieux
Sur le parfait de la louange ?

L’amour de la louange esprit

Si furieusement l'esprit,
Que son amour est plus parfaite ;
Or pour apaiser leur douleur
Il est force que je souhaitte
Le merite aussi bien que l'heur.

Encor' ne sai' je que choisir

De ce beau furieux desir,