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158 LE PRIMTEMS DU SIEUR D’AUBIGNE.
- De ce vieux serpent plain d’effroy
- Que tousjours on couple avec toy,
- Qui en grondant deffend ta porte
- Des pestes d’une alene forte.
- Sur le seuil de l'uis enbrené,
- Comme un vieux barbet enchaisné.
Ainsi tu es une Andromede,
- Et si je ne trouve remede
- Pour te delivrer, tu seras
- A tout jamais entre les bras
- De ce morce marin pressée,
- Mais je veux estre ton Persee
- Et faire ce monstre nouveau
- Trebucher un jour dedans l'eau.
Elle fait, mon ange dyvine,
- En ton cabinet sa cuisine
- Et fait d’un mesme cabinet
- Et sa cuisine & son retrait.
- Là vous voiez par ordonnance
- Chopines, jambons de Mayance,
- Formages et vous voiez là
- La quinte essance de cela.
Mais si tost que là nuit s’approche,
- L’ire, l’injure, le reproche
- Poussent du gosier son venin
- Parmy les vapeurs de son vin :
- Dans le lit lui fault la parolle,
- Les mains en sa profiterolle,
- Et en rottant neuf ou dix fois
- Finit le banquet & la vois.
Lors de poudre de cypre & d’ambre,
- En un petit coin de la chambre,
- Ma mignonne de doitz mignons
- Couvre ses cheveux fins & blons,