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ODES 139 .
Pour faire bruire une guerre
- Qu’eurent les filz de la Terre
- Contre les fouldres des Dieux,
- En mes termes de folie
- Je dirois qu’en Thessalie
- Ils escaladoient les Cieux.
[D']un alexandrin plein d’erres,
- De guerres & de tonnerres,
- Et d’un discours enragé
- Je peindrois bien une noise,
- Car je say qu’en vault la toise,
- Je n’en ay que trop mangé !
J’ay aidé, quoy que je die,
- A jouer la tragedie
- Des François par eux deffaitz ;
- Page, soldat, homme d’armes
- J’ay tousjours porté les armes
- Jusqu’à la septiesme paix.
A Dreux, bataille rangee.
- En Orléans assiegee, ;
- Laissant le dangier à part,
- Dans le camp & dans la ville
- J’apprins du soldat le stille
- Et les vocables de l’art.
Mais depuis avecq’ mon aage
- M’estant acreu le courage,
- Venu plus grand & plus fol.
- Jeune d’aage & de sens jeune,
- J’ay brusqué cinq ans fortune,
- L’arquebuze fur le col.
Puis j’en passay mon envie
- Et quittay l’infanterie
- Pour estre homme de cheval,
- Et, jamais las d’entreprendre,