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CHAPITRE XXXI


État moral de la population. — Inquiétudes dans Paris. — Troubles dans les départements. — Les ateliers nationaux. — M. Pierre Leroux. — M. de Falloux. — Décret de la commission exécutive. — Protestation des ouvriers. — Le lieutenant Pujol et M. Marie. — On décide la résistance à main armée.


Toutes ces rivalités d’ambition, toutes ces intrigues de coterie, n’étaient pas de nature à améliorer l’état moral de la population ; bien au contraire. À la grande surprise des esprits honnêtes, qui avaient attendu de la réunion d’une Assemblée nationale le retour à l’ordre et la sécurité, tout allait empirant de jour en jour. Le malaise et l’inquiétude étaient universels. Les propriétés territoriales n’avaient plus de valeur appréciable ; le cours de la rente 5 pour 100 ne pouvait s’élever au-dessus de 69 ; le 3 pour 100 restait à 46. La bourgeoisie et le prolétariat se plaignaient également de la stagnation des affaires. Quoique les motifs de leur mécontentement fussent opposés, ils s’entendaient pour accuser de tout le mal le mauvais esprit de la commission exécutive et l’inaction de l’Assemblée. Ce dernier reproche, assez motivé si l’on considérait le résultat des délibérations, cessait d’être équitable dès qu’on l’adressait aux intentions de la majorité.

J’ai montré de quel bon vouloir elle était animée au commencement de la session ; elle avait le ferme dessein de travailler, de travailler sans relâche au bien public. Afin de