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DE LA RÉVOLUTION DE 1848.

Les premiers choix de M. de Lamartine tombèrent sur une personne de son intimité, dont les opinions étaient plus royalistes que républicaines, et sur des républicains de la rédaction du National qui lui furent en quelque sorte imposés par son nouvel entourage. Ceux-ci, abandonnant subitement la politique qu’ils soutenaient depuis quinze années dans la presse, flattèrent le penchant de M. de Lamartine pour l’alliance anglaise qui fut ouvertement recherchée ; ils ne combattirent point cette antipathie personnelle pour l’émigration polonaise qui lui fit très-impolitiquement négliger les intérêts de la Pologne ; ils n’éclairèrent point l’illusion qui l’inclinait à faire des avances au roi Frédéric-Guillaume. Enfin, la nouvelle diplomatie, au lieu de donner au manifeste l’accent et l’interprétation qui convenaient à la dignité de la France, montra bientôt le même désir de paix et le même empressement dans la recherche des alliances royales que l’opposition républicaine avait constamment reprochées au roi Louis-Philippe avec une sévérité implacable.