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ZEÏTOUN

mentanés du Turc ne doivent pas nous masquer la reculade constante de l’islam devant ces chrétientés délivrées.

Aux députés, journalistes, parleurs, écrivains, à tous ceux, — innombrables, hélas ! — que le récit de ces misères orientales et de cette boucherie humaine ne tira pas de leur indifférence, à nous tous qui, pendant trois années, avons prêté notre silence à la besogne d’égorgement, sous prétexte que les victimes elles-mêmes, bêtes à massacre, acceptaient sans révolte le plaisir du légitime souverain !…

Nous méprisons ces chrétiens d’Orient. Nous ne voyons que leur cupidité et leurs bassesses. Nous ne connaissons que leurs tripoteurs d’affaires et d’argent, leurs vendeurs de femmes et de pastilles, — comme si nous-mêmes nous manquions de ces gens-là ou comme si les nôtres valaient mieux que les leurs. À voir, comme disait l’autre, les qualités que l’on exige d’un peuple esclave, combien d’Européens mériteraient d’être libres ? Voici une poignée de montagnards qui, depuis un siècle, se sont révoltés plus de