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sur leurs mulets. Depuis 1890, le pèlerinage a presque cessé à Zeïtoun à cause de l’appauvrissement de la population et par suite des persécutions politiques. Mais on y voit encore des vieillards qui portent sur leurs bras une longue rangée de tatouages indiquant le nombre de leurs pèlerinages, qui s’élèvent chez les uns jusqu’à trente.

Les Zeïtouniotes trouvaient l’occasion de prouver leur vaillance même pendant le pèlerinage. En passant par la Syrie, ils avaient toujours des rencontres avec des bandes turcomanes, arabes ou druzes, ils les mettaient en fuite et leur enlevaient le butin qu’ils allaient offrir au tombeau du Christ pour être purifiés de leurs péchés. C’est pourquoi les pèlerins arméniens, grecs ou syriens qui voulaient partir d’Alep ou de Marache pour Jérusalem, préféraient avoir des muletiers zeïtouniotes.

Les Zeïtouniotes avaient quelquefois recours à leurs armes, même près du Saint-Tombeau. Des pèlerins riches qui attendaient debout du matin jusqu’au soir dans l’église de Sourp Haroutioune, avaient de la peine, malgré tout ce qu’ils payaient aux vartabeds, à voir la lumière qui brûle sur le Tombeau, parce que les premières