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ZEÏTOUN

très peu d’argent de ce pays dans le trésor du gouvernement. En ces temps-là, même les pachas et les fonctionnaires ne faisaient leurs fortunes qu’au moyen de pillages ou bien avec les présents qu’on leur envoyait pour les corrompre.

En temps de guerre, les chefs de tribu, sur l’invitation du gouverneur général, allaient avec leurs seymen (troupes irrégulières) au secours des troupes ottomanes. Parfois aussi, lorsque les circonstances leur étaient favorables, ils refusaient d’aller à l’aide des Turcs et se proclamaient indépendants. Leurs seymen se composaient de la foule des habitants des villes et des villages.

Les principales de ces tribus étaient les Djé-

    dans son pays. Après la victoire d’Ibrahim-Pacha (1832) il s’attacha à lui et devint une sorte de gouverneur général sur les trente chefs féodaux de l’Amanus. En 1843, le gouverneur d’Adana, Ahmed-Izzet Pacha, voulut le soumettre, mais il ne réussit pas ; cela l’irrita et il satisfit sa colère en ravageant tout le Païas et en massacrant la famille de Mestek ; celui-ci s’enfuit encore à Marache chez les Zulcadir, de là il se rendit à Alep, puis à Constantinople. Deux ans après il retourna dans son pays et parvint peu à peu à en redevenir maître. Dans ces dernières campagnes il était assisté par son fils Eumer-Agha. Ils ne se rendirent complètement qu’en 1865 après la chute des Cozan-Oglou, lorsque Derviche-Pacha, le généralissime des troupes ottomanes, réussit à remporter une grande victoire sur les tribus indigènes. Le gouvernement turc fit transporter les fils de Mestek à Antioche, où ils sont établis définitivement. Le Sultan leur a donné la plus grande partie des domaines de Païas et il leur paye de dix à cinquante livres d’appointements mensuels (230 à 1130 francs).

    Tout cela s’est passé à Païas ; qui est situé au bord de la mer, où la force des Ottomans trouvait le plus facilement accès ; on peut en présumer ce qui devait se passer dans l’intérieur de la Cilicie où il y avait la plus grande difficulté pour les troupes ottomanes de pénétrer.