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plus rigoureuses jusqu’à l’arrivée des consuls ; il ne restait plus de sel, et cela commençait déjà à causer certaines maladies ; le pain manquait aussi : on ne se nourrissait plus qu’avec de la viande non salée, avec des raisins secs et du rob ; vers la fin, il mourait une trentaine de personnes par jour, surtout des enfants ; et cependant, tous restèrent fermes jusqu’aux derniers jours dans leur décision.

Les soldats se trouvaient dans une situation plus pénible. Les bachi-bozouks, complètement découragés, avaient pris la fuite ; la famine et la maladie causaient tous les jours des pertes considérables parmi les troupes. Mais ce qui les faisait le plus souffrir, c’était le froid ; la neige était haute de deux mètres, et tous les jours les gardes gelaient par centaines.

Depuis le commencement jusqu’à la fin de l’insurrection, les Turcs avaient perdu 20,000 hommes, dont 13,000 étaient des soldats et le reste des bachi-bozouks. Nous avons appris ce nombre des morts par des fonctionnaires et des maires turcs. Nous n’avions perdu que 125 hommes, dont 60 étaient morts en se battant, et dont 65 furent lâchement frappés pendant l’armistice. Les Turcs avaient