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Vers cinq heures, Abah et le vartabed Bartholoméos arrivèrent de Fournous. Les soldats s’étaient approchés en ce moment des vignes de Zeïtoun et s’étaient mis à bombarder la caserne. Nous leur avons opposé une résistance furieuse, nous nous sommes servis de nos canons, et à six heures les ennemis furent forcés de reculer. Dans cette journée, les Turcs avaient eu des centaines de morts ; nous avons eu deux morts et deux blessés.

Parmi les morts se trouvait un de nos meilleurs combattants, le fils de Babig-Pacha, Avédik Yéni-Dunia : il n’avait que dix-sept ans, mais il avait déjà prouvé qu’il était un enfant digne de son père : il était l’un des hommes les plus beaux, les mieux bâtis et les plus audacieux de Zeïtoun.

Ce jour-là, au moment où nous nous battions en dehors de Zeïtoun, les femmes Zeïtouniotes étaient restées à garder la ville.

Les femmes ont toujours été l’âme de Zeïtoun ; ce sont elles qui conservent l’ardeur guerrière et le sentiment d’indépendance dans le cœur de leurs maris ou de leurs frères ; et au grand jour du danger elles prennent les armes et se battent avec les hommes. Je les ai vues moi-même ce jour-là exhorter les hommes à aller se battre ; elles criaient à