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Nos combattants, au moment de s’enfuir, avaient mis le feu aux maisons, laissant seulement le couvent : mais les soldats s’empressèrent de l’incendier tout de suite après notre départ. Les Turcs s’efforcèrent d’avancer jusqu’au village de Kalousdenk mais nous les avons repoussés par une forte résistance.

La nuit arrivée, le combat cessa ; tout se tut. La terre était couverte de neige. Nous étions obligés de passer la nuit en plein air à surveiller les passages.

À Zeïtoun, des enfants jusqu’aux vieillards tout le monde était en train de se préparer à la défense : les pères de familles et les fils combattaient, les jeunes filles et les petits enfants transportaient des provisions, les mères et les épouses pétrissaient du pain. Depuis le matin, toutes les femmes s’étaient habillées de haillons noirs et se promenaient en longues processions d’églises à églises, priaient et chantaient, et elles encourageaient les hommes par des paroles ardentes : « Nous forcerons Dieu, disaient elles, à empêcher les ennemis d’entrer dans notre ville. »

La nuit, nous avons encore une fois réuni l’assemblée générale et nous avons décidé que le len-