Page:Aghassi - Zeïtoun.pdf/275

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la bande de Zeïtouniotes qui, après avoir repoussé les Circassiens près de Tékir, retournaient à Zeïtoun ; il leur avait dit de s’arrêter avec lui et avait envoyé, la nuit, un messager à Fournous pour avertir les Arméniens qui y restaient encore, que les soldats s’étaient retirés et qu’ils pouvaient s’enfuir à Zeïtoun en passant la rivière et qu’eux-mêmes étaient là à veiller sur les chemins. Les Arméniens, restant à Fournous, quittèrent le village en grande partie et purent aller sans danger jusqu’à Zeïtoun.

Un autre héros, avait également réussi à franchir la chaîne militaire et à arriver jusqu’à Zeïtoun. C’était le maire du village Mavenk, Mardiros Chadalakian ; il avait été grièvement blessé ce jour-là dans la mêlée, mais ses compagnons d’armes l’avaient vu continuer à se battre en criant : « Ça n’a pas d’importance, ma blessure continuez, mes enfants ! » Et c’est tout saignant qu’il a traversé les troupes turques en poussant son cheval au galop. Au bout de deux jours, il mourut. C’était un homme d’une grande énergie et d’un admirable dévouement ; il avait été à l’école, et il passait pour un homme instruit ; il était estimé, admiré et aimé dans tout le district. Sa maison