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s’avancer ; et en effet, lorsque l’attaque commença, ils tuèrent dans quelques instants, plusieurs dizaines de soldats, sans avoir eux-mêmes un seul blessé. Ali-Bey comprit l’impossibilité de pénétrer dans le défilé, et envoya quelques bataillons qui allèrent faire le tour de la montagne, et au bout de quatre heures vinrent assiéger nos camarades par derrière. Mais pendant ces quatre heures, les habitants de Gaban avaient eu le temps de s’enfuir à Fournous, en passant par des sentiers cachés ; c’est seulement alors qu’Abah et ses combattants se retirèrent par le même sentier et entrèrent à Zeïtoun.

Les soldats, furieux de ne trouver personne, pillèrent le village, puis y mirent le feu. Ils tuèrent les quelques vieillards, femmes et enfants, qui n’ayant pu fuir, étaient restés dans le village ; ils lancèrent les vieilles femmes dans les précipices et ils broyèrent les enfants contre les rochers.

Les Arméniens de Boundouc, de Davoudenk, de Chivilgui et de Sisné suivirent l’exemple de ceux de Gaban et se réfugièrent à Zeïtoun. Le nombre des réfugiés atteignit 15,000 à Fournous et à Zeïtoun ; et ces deux localités devinrent les deux centres principaux de l’insurrection.