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avait avec lui 8,000 soldats et bachi-bozouks. Abah divise en quelques groupes les habitants de Gaban, les place sur les passages principaux, puis il envoie des hommes à Fournous, à Yénidjé-Kalé et à Zeïtoun, pour que les compagnons arrivent à leur aide. Mais les ennemis s’étaient déjà avancés dans le village turc, les gens de Gaban, découragés et effrayés, s’enfuient dans les montagnes. Abah reste seul avec quatorze Zeïtouniotes et une jeune fille de Gaban, du nom de Doudou, armée jusqu’aux dents.

Abah décide de se battre jusqu’à la fin ; il comprend que s’il se retire, toute la population du village sera massacrée ; il veut distraire les ennemis pour donner le temps aux villageois de s’enfuir.

Au matin (19 novembre), les ennemis attaquèrent le village de Gaban. Abah et ses compagnons se trouvaient postés à l’entrée de l’unique défilé de Gaban qui monte de la plaine et s’élève jusqu’à une hauteur d’un kilomètre ; pour arriver à nos combattants, les Turcs devaient passer deux à deux dans ce défilé étroit et rocheux. Les nôtres étaient armés de fusils Martini et possédaient des munitions en grande quantité ; ils se tenaient à l’entrée prêts à frapper tous ceux qui oseraient