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rante morts, plusieurs blessés et des chevaux[1]. Après la fuite des Turcs, nos combattants firent sortir de leurs cachettes les Arméniens de Yénidjé-Kalé, et les envoyèrent à Fournous ; eu mêmes se retirèrent vers Xédirli n’ayant plus de munitions pour continuer le combat.

Le 22 novembre, Mazhar-Bey partit avec ses bataillons à Marache, après avoir incendié les couvents des missionnaires et les villages arméniens ; ils avaient avec eux le Père Salvatore ; lorsqu’ils ont passé la rivière du Kursul, les soldats ont sommé le père Salvatore d’embrasser l’islamisme, et lorsqu’il a refusé, Mazhar-Bey a donné l’ordre à ses soldats de le tuer avec ceux qui l’accompagnaient, puis de les brûler.

Cinq jours plus tard, quelques nouveaux bataillons arrivèrent de Marache, et nos combattants furent forcés de se retirer à Alabache.

  1. Voici le passage où M. de Vialar raconte ce combat : « Une bande d’insurgés de Zeïtoun, de Fernez, de Guében, etc., opérait dans la région. Mazhar Bey dut se porter à sa rencontre avec une partie de son contingent, et il eut avec elle quelques engagements près de Buyuk-Keuy. Bien que très supérieur en nombre, malgré un armement supérieur, l’avantage ne lui resta pas. Nous en trouvons le témoignage dans les dépositions mêmes de ses deux bimbachis (majors) et nous apprenons d’eux que, laissant au feu les troupes avec lesquelles il était parti, il retourna au camp de sa personne, sous le prétexte d’y chercher du secours en hommes et en munitions.
    « — Les malfaiteurs se sont précipités sur nous, nous ont cernés et j’ai été blessé au pied », dit le guide Ahmed ben Hussein. » (Voir Livre Jaune, 1893-1897, page 254.)