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nous sommes des défenseurs de notre pays. Vous pouvez vous en rendre compte vous-mêmes ; vous voyez bien que pour le salut du peuple, sans aucun but intéressé, nous avons exposé notre vie. Le paysan turc et le soldat sont aussi opprimés que nous et sont nos frères ; nous aurions pu déjà faire sauter la caserne au moyen de nos bombes à dynamite, mais nous avons eu pitié de leurs femmes et de leurs enfants. Écrivez tout de suite aux gens de la caserne et conseillez-leur de se rendre, sinon nous les brûlerons tout vifs et nous ferons sauter la caserne.;

Au nom des insurgés,
Aghassi.
29 octobre 1895.
Mardi soir à 8 heures.


Le gouverneur s’était effrayé en lisant ce mot de dynamite ; il s’était empressé d’écrire au commandant de la caserne une lettre où il résumait le contenu de la nôtre. Il leur avait écrit qu’ils étaient perdus s’ils ne se rendaient pas. Nous avons donné cette lettre à un soldat turc qui était tombé captif entre nos mains, et nous lui avons ordonné de la porter aux gens de la caserne et de nous en apporter une réponse.

En ce moment, nous avions préparé une sorte de grande charrette en fer, à parois hautes et très épaisses ; dix hommes pouvaient la pousser par