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Nous nous sommes assemblés encore à Tchakir-Déré, et nous avons envoyé les blessés à leurs maisons. Après un moment de repos, nous avons laissé cent Alabachiotes en face de l’ennemi et nous sommes partis vers midi à Zeïtoun. Le prince Nazareth ne donna aucune importance à sa blessure ; la balle avait seulement frôlé l’os, mais elle était restée dans la chair ; d’un mouvement dédaigneux, il fendit sa jambe avec un couteau, en retira la balle, puis sauta sur son cheval et marcha à notre tête sur Zeïtoun. Le soir, après que la nuit fut tombée, nos Alabachiotes, irrités de l’insuccès de notre première tentative, avaient encore une fois attaqué les ennemis et les avaient mis en fuite jusqu’à deux heures de distance, à Nal-Tchékén.

Ce jour-là une agitation populaire avait eu lieu à Zeïtoun. Le gouverneur et le colonel avaient déjà télégraphié à Marache au sujet de notre combat, mais les fils télégraphiques étant coupés, ils n’avaient reçu aucune instruction décisive ; ils avaient donné l’ordre aux officiers d’entrer dans la caserne avec leur famille. Le peuple, surexcité, s’était déjà soulevé et avait assiégé le Palais du gouvernement.