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promettant de le faire colonel s’il acceptait, et en le menaçant de l’exiler à Bagdad s’il refusait.

Le prince refusa catégoriquement et réussit, à force de pourboires, à rentrer à Zeïtoun. Les derniers temps, il jouissait dans tout le Zeïtoun d’une grande autorité et le gouvernement le regardait d’un mauvais œil. Le colonel Effet-Bey avait reçu, vers le commencement du mois d’octobre, un télégramme du gouverneur de Marache[1], qui lui ordonnait de trouver un moyen d’envoyer le prince Nazareth à Marache ou de former un complot pour le tuer près de Pertous. Le prince avait compris le piège qu’on lui tendait et ne se rendait même plus à son poste. Le 24 octobre seulement, sur la demande des princes arméniens, il se rendit à la caserne. Il fut très cordialement accueilli par le colonel qui le persuada, avec beaucoup de douceur, d’aller à Marache. Le prince feignit de consentir et partit bien armé. Mais en chemin, il tourna son cheval, et au lieu d’aller à Marache où l’attendait une mort certaine, il vint nous rejoindre dans la vallée de Karanlik-Déré.

  1. Plus tard, nous avons trouvé ce télégramme dans la caserne.