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et ses acolytes : les Arméniens ne voulaient pas se rendre, et lorsque les gendarmes arrivèrent en très grand nombre, ils se retirèrent dans les montagnes.

Le 30 septembre, une grande manifestation avait été faite à Constantinople par les Arméniens. Nous ne connaissions pas ce qui s’était passé, et nous vîmes avec étonnement que les Turcs et le gouvernement lui-même prirent, tout d’un coup, une attitude menaçante envers les Arméniens ; en quelques jours les villages arméniens furent mis en état de siège. Dans les villages de Goguisson, le Circassien Mehemmed-Bek forma un seymen et se mit à persécuter les Arméniens de ces parages. Dourdou-Bek Abaza persécutait les Arméniens de Gaban, et le plus sanguinaire de tous, Zulfahar-Zadé Yayidj-Oghlou pressurait ceux d’Androun. Tous les jours, des Arméniens de ces villages arrivaient à Zeïtoun et demandaient à être protégés ; mais nous attendions encore, jugeant que le moment n’était pas arrivé de nous insurger.

Le 10 octobre, le gouvernement de Zeïtoun avait envoyé, pour une dernière fois, à Alabache, deux gendarmes pour examiner, en secret, la situation des Arméniens, en vue d’une attaque décisive.