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les Zeïtouniotes, à mesure que le gouvernement augmentait ses persécutions.

Mais, d’autre part, une certaine panique s’était répandue parmi les Turcs ; un bruit avait couru (que des milliers de soldats européens étaient arrivés en ballons à Zeïtoun ; parce que je parlais le français et qu’Abah et Mleh parlaient l’anglais, et parce que nous portions des chapeaux et des costumes militaires que nous avions improvisés nous-mêmes, les Turcs nous avaient pris pour des Français ou des Anglais. Pour le paysan turc, l’Anglais ou le Français est un être diabolique et terrible.

Ils racontaient sur notre compte des histoires merveilleuses ; ils croyaient que nous pouvions brûler de loin des milliers de musulmans au moyen de miroirs magiques, ou bien les étouffer en masse avec des esprits chimiques ; ils croyaient aussi que nous avions des bombes à dynamite, et en prononçant ce mot ils se dépêchaient de dire le nom du Prophète pour se préserver de la mort.