Page:Aghassi - Zeïtoun.pdf/186

Cette page a été validée par deux contributeurs.
186
ZEÏTOUN

En 1894, mon cher ami et mon compagnon d’armes, Abah, vint me rejoindre dans le même but. Abah était fils d’une grande famille de la Haute-Arménie ; il devait se distinguer dans les combats que je vais raconter plus tard. Après les massacres de Sassoun, quelques Arméniens encore arrivèrent en Cilicie pour s’associer à la tâche que nous avions entreprise.

Pendant que le gouvernement organisait le massacre, nous avons décidé de nous disperser dans les différentes parties de la Cilicie pour y préparer l’œuvre de la défense. Moi, je me suis chargé de remplir cette mission à Zeïtoun, que je connaissais fort bien. Je fus accompagné par mes amis Abah, Mleh et par Hratchia, un jeune Arménien de la Grande-Arménie, qui, ces jours-là venait d’arriver d’Europe. Vers la fin du mois de juillet nous sommes arrivés à Zeïtoun. Je ne veux pas donner des détails sur les risques que nous avons courus en chemin ; nous étions bien armés et nous avons su nous tirer d’affaire.

À Zeïtoun, nous avons trouvé un accueil enthousiaste. Cette vaillante population, qui depuis quelque temps s’était résignée à mordre son frein en silence, se redressa volontiers à notre appel. Un