Page:Aghassi - Zeïtoun.pdf/173

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vistes pour assiéger le Zeïtoun. Les insurgés restèrent seuls ; le peuple ne s’associa pas à eux ; la bande se retira dans les montagnes. Les soldats entrèrent facilement à Zeïtoun, arrêtèrent une cinquantaine d’Arméniens, parmi lesquels se trouvaient les évêques Nicolaïos et Garabed, et les exilèrent à Alep.

Les insurgés ne se rendirent pas ; ils s’étaient réfugiés dans la forteresse de Gurédine. Un bataillon fut envoyé pour les assiéger, mais trouvant de la part des insurgés une puissante résistance, les soldats s’enfuirent à Zeïtoun. Le gouvernement prit encore une fois le parti de pardonner aux insurgés ; mais il continua à déployer tous ses efforts pour détruire le Zeïtoun.

En 1893, arrivèrent à Zeïtoun un major et un juge fanatique de Damas, Hadji-Suleïman Effendi, qui était l’ami intime d’Izzet-Bey, le conseiller du Sultan ; ces deux hommes poussèrent les persécutions à leurs dernières extrémités ; les paysans arméniens s’étaient dépouillés complètement pour payer les impôts ; une immense misère régnait dans les villages arméniens ; le juge répétait par tout : « C’est à moi qu’est destinée la tâche de la destruction de Zeïtoun. »