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Les membres de cette société s’en allaient par bandes pendant le jour ou la nuit hors des villes et des villages pour chanter et prier dans la solitude des champs. Ils étaient extrêmement dévoués et très tolérants les uns envers les autres ; cette société avait aussi des membres parmi les Turcomans, les Kurdes et les Circassiens ; c’était une espèce d’armée du Salut, plutôt humanitaire que religieuse.

Les membres de la société tâchaient de mettre en pratique leurs idées de fraternité en unissant les intérêts de tous. Ils voulaient vivre d’une vie commune ; à quelques endroits ils avaient déjà réuni leurs mulets et formé des caravanes publiques ; ils cultivaient ensemble les terres appartenant à tous. Les habitants de quinze maisons de Zeïtoun et d’Alabache s’étaient établis dans le couvent de Sourp-Perguitch et mangeaient à une table commune ; ils furent, plus tard, poursuivis par le gouvernement et tombèrent dans la misère.

Le gouvernement poursuivit non seulement les membres paisibles de cette société, mais aussi tous les habitants de Zeïtoun et des environs. La question arménienne était en ce moment agitée