Page:Aghassi - Zeïtoun.pdf/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.



C’est au sud de l’Asie Mineure et au nord du golfe d’Alexandrette, sur la chaîne du Taurus, dans la vallée entre les monts que traverse le fleuve Djahan (l’ancien Pyramus), qu’est située la ville arménienne de Zeïtoun. Pour y pénétrer, on doit passer par des gorges profondes et des sentiers rocheux. Seulement au sud, du côté de Marache, jusqu’à trois heures de distance, les chemins sont relativement plus faciles ; ils passent par des collines terreuses, aux flancs desquelles s’étendent les vignes de Zeïtoun : puis recommencent encore les âpres défilés.

La ville se trouve au pied du mont Bérid ; elle a la forme d’un amphithéâtre. Les maisons se superposent, et elles sont si petites et d’aspect si pauvre qu’à l’étranger venant voir la célèbre ville, elles semblent comme les ruines d’un faubourg de Zeïtoun[1].

Zeïtoun n’a que 2.000 maisons, avec 15 à 20.000 habitants.

Au nord de Zeïtoun se trouve le mont Bérid, qui a 10.000 pieds de hauteur ; son sommet est toujours couvert de neige ; son nom, qui vient du mot arabe barid. signifie : froid. Ses

  1. Les officiers turcs ont toujours eu un mouvement de mépris en voyant Zeïtoun pour la première fois : « N’est-ce que cela, Zeïtoun ? se sont-ils écriés ; nous l’inonderons rien qu’en y crachant, et avec une poignée de terre nous l’ensevelirons ».