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ment, dont ils gagnaient le cœur et les faveurs en envoyant leurs vierges superbes dans leurs harems. Avec les femmes, les hommes aussi trouvèrent de l’accès dans les palais et dans toutes les grandes maisons, et peu à peu se mirent à jouer un rôle très important dans les affaires politiques du pays. Les Circassiens ont formulé un proverbe qu’ils répètent avec une orgueilleuse effronterie : « Nous avons construit en Turquie des forteresses avec les cuisses de nos filles, et ces forteresses nous ont rendus invincibles. »

De la sorte Zeïtoun perdit du côté du nord le rempart que formait pour lui l’existence de la tribu rebelle des Avchars, et il eut en revanche, à la même place, un ennemi puissant et acharné contre lui.

De 1862 jusqu’à 1865, les Zeïtouniotes eurent des luttes perpétuelles avec les Circassiens. C’étaient ceux-ci qui avaient commencé ; pour se venger des pertes subies dans la grande bataille, ils attaquèrent et pillèrent près de Goguisson une caravane de Zeïtouniotes. Dès ce jour, les Zeïtouniotes se mirent à tuer et à piller tous les Circassiens qu’ils rencontraient sur les chemins ; dans l’espace de trois années, plus de 500 Circassiens avaient