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« La législation établie est l’ouvrage des rois, prédécesseurs de notre bien-aimé Monarque ; chacun y doit obéissance et respect ; et, moi, je l’appuierai de tout monu pouvoir.

« S. M., seule, a le droit d’y apporter des modifications.

« Mais elle veut le bonheur et la prospérité de tous ses sujets ; aussi ne consacrera-t-elle que ce qu’une sage expérience aura prouvé être convenable et nécessaire à l’accomplissement de ce double but.

« Je ferai poursuivre avec la dernière rigueur les perturbateurs, et particulièrement ceux qui, par de sourdes manœuvres ou des libelles séditieux, tenteraient d’inquiéter ou de remuer les esprits.

« Je ne doute pas que vous continuiez à exercer une active surveillance, et que vous ne vous empressiez de m’informer de ce qui peut intéresser la tranquillité publique.

« Je vous invite à m’accuser réception de la présente lettre.

« Recevez, M. le commandant, l’assurance de ma considération distinguée,

« Le lieutenant-général gouverneur et administrateur pour le roi,

« Signé Donzelot. »

Il est évident que cet acte a été dicté tout entier par l’esprit colonial. Comment, en effet, un administrateur aussi instruit que M. Donzelot, aurait-il pu dire que la législation relative à la position actuelle des hommes de couleur était l’ouvrage des rois, prédécesseurs de V. M., lorsque, au contraire, elle en est la destruction ?

Sans doute V. M. a seule droit d’y apporter des modifications ; mais M. le gouverneur doit ignorer moins que personne, que les réglemens de ses prédécesseurs, anglais ou autres, et les arrêts des conseils supérieurs n’ont jamais pu prévaloir sur les actes émanés de l’autorité royale.