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passe-ports pour Paris, se considérant comme libres. Ces passe-ports leur ont été refusés le 3 juin par M. le sous-préfet de Brest, et depuis ce moment ils y sont restés en état de surveillance forcée de la haute police.

Les trente-sept autres ont été conduits à Rochefort ; à peine si quelques-uns d’entre eux ont obtenu, pour cause de maladie, la permission de débarquer et d’entrer à l’hôpital. — Leur état de détention est également constaté.

Le 12 mai dernier, ils ont adressé à S. Exc. le ministre de la marine et des colonies une requête tendant au sursis à l’exécution de l’ordre de déportation ultérieure dont ils se croyaient menacés. Ils ont dès-lors soutenu que la déportation dont ils sont victimes n’était point autorisée par les lois de la Martinique, et qu’il n’existait d’ailleurs aucun motif pour les frapper de suspicion. — Ils annonçaient à cet égard un mémoire justificatif qui a été produit à S. Exc. le ministre de la marine, le 29 juin.

Le 19 mai, ils ont adressé à S. Exc. monseigneur le président du conseil des ministres une nouvelle supplique tendant à être mis en jugement s’ils sont coupables, si non à être rendus à la liberté. — En même temps, leur défenseur suppliait S. Exc. de mettre sous les yeux de Votre Majesté cette requête, et il insistait sur le sursis, les pièces n’étant point encore arrivées.

Le 31 mai, leur défenseur, en rappelant l’assurance donnée dans les bureaux du ministère de la marine, que le sursis avait été accordé, demandait à être rassuré sur les bruits du départ forcé des supplians pour le Sénégal. — Il demandait pour les détenus de Rochefort la permission de débarquer, et pour ceux de Brest, la permission de se rendre à Paris à cause des affaires très-importantes de commerce[1] qu’ils

  1. Voyez le Mémoire au conseil des ministres.