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d’un cirque ambulant ; mais on ne va pas vite. Nous faisons à Héricourt une entrée sensationnelle et retrouvons tout notre monde.

L’hôpital est dans une immense caserne, pas bien sympathique. Nous avons le bâtiment neuf, on n’y sera pas trop mal quand il sera arrangé, mais quel désordre !

Nos chambres sont très bien, grandes et gaies, notre popote aussi, mais il y a des détails pénibles, et nous sommes à 40 k. du front !!

Vendredi 2 août

Messe dans une chapelle laide et triste ; prise du service dans une pagaye impossible ; beaucoup de fatigue et d’ennui. Le chirurgien de renfort qui remplace M. Dubourdieu est antipathique et j’ai comme infirmière Mme G. C’est vraiment trop de malchance, je suis découragée.

Samedi 3 août

Continuation de la pagaye, de la fatigue et de l’ennui. La seule joie vient des nouvelles du front, Soissons[1] est repris, nous

  1. : Soissons, _France, _1919_panorama.jpg de la ville en ruine en 1919 ; NdÉ.