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le jeune blessé, évacué à Mont-Notre-Dame où nous allons le retrouver.

Longue visite à Laroyenne et à Villechaise ; nous trouvons là Mlle Soulas, dont l’auto-chir est dans les environs, nous voyons aussi Rabourdin, Latouche et Ménager ; c’est le Tout-Gérardmer et le Tout-Prouilly.

Je puis causer longuement avec Laroyenne, qui aborde tout de suite la question de notre affectation. Il est absolument désolé de n’avoir pu nous avoir et d’autant plus que nous sommes libres maintenant.

Hallopeau, qui vient nous retrouver à Mt N-D, nous apprend qu’il nous a demandées pour quinze jours, juste pour l’attaque, mais avec les permissions prises, nous sommes bloquées à Bouleuse, et on ne nous permettra jamais d’en partir.

Nous rentrons par la nuit noire, dans une tempête effroyable et avec de nombreuses pannes qui nous font arriver à 8 h. ½, aussi gardons-nous à dîner nos deux aviateurs.

Tout ce monde d’autrefois revu, nous a rendues un peu tristes en pensant à tout ce que nous avons perdu, et à cette offensive que nous manquons. Le service à Bouleuse nous en paraît mille fois plus dur encore.