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Soissons, le Chemin des dames[1]sont repris, c’est navrant.

Jeudi 30 mai

Nous recevons une lettre de Bouleuse respirant le calme le plus parfait, la surprise a été complète et les responsabilités seront grandes.

Lettre Genest ; le colonel a fait ce qu’il a pu, mais a l’air de croire à une attaque par ici.

Mon voyage à Kr est décidé ; je pars le soir pour Belfort, dîner et coucher au Tonneau.

Vendredi 31 mai

Messe à St  Christophe ; voyage dans l’auto de la poste par Masevaux et la route Joffre, Thann et la vallée jusqu’à Wesserling ; déjeuner à l’hôtel, puis arrivée chez les Féderlin, à 5 h ; je vais à Kruth


Samedi 1er juin

Retour à Belfort par le même splendide chemin.

Château Thierry[2] est pris ; une bombe est tombée sur une église

  1. [1] ; le député Favre estime les pertes à près de 200 000 hommes côté français au bout de deux mois d’offensives. Quant aux pertes allemandes, elles sont encore plus difficiles à évaluer. C’est après cette grande tuerie que se développèrent dans l’armée française des mutineries, particulièrement fréquentes après le 16 avril 1917, et concentrées essentiellement sur le Chemin des Dames et le front de Champagne. La Chanson de Craonne, dont le nom fut donné lors des mutineries de 1917 (la musique était reprise d’une chanson d’avant la guerre), à la suite des pertes militaires ; NdÉ.
  2. [2] ; Château-Thierry a été l’un des points clés durant les batailles de la Première Guerre mondiale en 1918, entre les troupes américaines et les troupes allemandes. Le 1er juin 1918, durant la troisième bataille de l’Aisne, la 10e division d’infanterie coloniale et la 2e division d’infanterie américaine arrêtent l’offensive allemande ; NdÉ.