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Nous partons en sabots et avec des lanternes ; il fait un verglas terrible et tout le monde glisse ; je suis très fière d’avoir gardé mes espadrilles qui me rendent très solide. Il fait un clair de lune merveilleux, et ce trajet est idéal — Messe très simple dans une bien pauvre église ; les chants par des mobilisés ne sont pas trop mauvais.

Nous réveillonnons très simplement avec une tasse de chocolat fait par Julie et Liaison qui sont restées de garde.

Surprise d’un soulier garni par une délicate attention de Julie.

Mardi 25 décembre

Le quatrième Noël de guerre ; on ne peut s’empêcher d’avoir le cœur un peu serré. Je pense surtout au dernier d’avant la guerre ; nous étions tous réunis, et si heureux !

Il fait le vrai temps de la tradition et la neige tombe sans arrêt.

Tout est blanc, et le soir c’est un paysage de rêve.

À 4 heures, arbres de Noël dans toutes les salles ; le nôtre sort pour Fouilhoux et moi ; on commence par sa salle et la distribution a lieu ensuite dans la mienne, ce qui me permet de garder l’arbre jusqu’à extinction ; les hommes sont ravis.