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inconnue.

Nous partons à 2 heures, accompagnées par tous les médecins de l’HOE ; ceux des blessés couchés nous envoient un superbe bouquet, présenté de façon comique par un infirmier homme du monde ; beaucoup de regrets exprimés et des promesses de se revoir, si possible.

Nous nous arrêtons à Sapicourt pour déposer Mlle Champy et visiter l’ambulance, bien installée et d’où on a une vue splendide sur Reims, Prouilly et toute la campagne.

Nous arrivons à Bouleuse où rien n’est prêt pour nous recevoir ; Béchard qui nous a forcées à partir n’a pas prévenu, et tout le monde est affolé.

Nous passons la nuit dans une baraque vide en attendant que nos chambres soient organisées.

Samedi 16 juin

Deux ans aujourd’hui ! Qui m’aurait dit que tant de deuils et de sacrifices n’auraient pas avancé davantage la victoire que nous attendons.

Nous ne faisons rien de la journée ; nous n’aurons nos services que lundi et nos chambres ne seront prêtes que ce soir. Julie va faire une visite officielle aux militarisées ; le mot d’ordre sera de notre côté, politesse et courtoisie, mais une barrière qui