Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°8.pdf/65

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Vendredi 8 juin

Béchard, désirant nous garder dans la 5e armée, va nous envoyer à Bouleuse dans le courant de la semaine prochaine ; jusque là, nous nous reposerons. Nous sommes assez contentes de cette solution qui prouve qu’on tient à nous et que nous serons toujours casées.

Mlle de Cursay est partie ce matin ; demain ce sera le tour de Mme Sculfort et de Mlle de Sahuqué.

Le soir les majors viennent dans notre baraque entendre la fameuse chanson. Réunion gaie, ils ont tous l’air de s’amuser beaucoup.

Samedi 9 juin

On croit que la fermeture de Prouilly sera momentanée, le temps de se débarrasser des voisins dangereux, et cela rouvrira ensuite comme avant.

Quelques unes d’entre nous resteront ici, d’autres iront à Bouleuse, d’autres à Sapicourt en attendant la réouverture de Prouilly.

Après déjeuner, nous partons toutes trois dans l’auto du capitaine Payel pour Mont-Notre Dame, où nous avons la joie de trouver Laroyenne qui paraît très content de nous revoir.