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Le travail augmente encore, les blessés arrivent, mais ça ne ressemble en rien à ce qu’il y avait il y a trois semaines.

L’équipe B-F devient de plus en plus insupportable à tous points de vue.

Samedi 5 mai

Nous avons pris Craonne, mais cela n’est qu’un succès local.

Promenade dans le camp avec le médecin-chef, visite des cuisines ; il y a eu hier 1 100 blessés, pas mal de boches, brûlés par nos jets de flammes ou asphyxiés par nos gaz. Nous profitons de l’amabilité du médecin-chef pour rattraper quelques infirmiers.

Ma salle de crânes est pleine et il y a des moments où je suis bien fatiguée ; les autres salles se remplissent, tout le monde trime, sauf les B-F qui passent leur journée dans leurs chambres.

Parmi les blessés, un est un de nos anciens de Belfort, de la salle Vannier, je ne le reconnais pas du tout.

Chevassu renouvelle à Julie ses compliments sur notre compte et se déclare ravi du hasard qui nous a réunis !