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emballage en auto pour Prouilly où nous sommes reçues à ravir par le Médecin-chef, homme fort distingué et qui a, paraît-il, la réputation d’être dur et raide. Nous n’avons jamais été si bien accueillies. On nous conduit à notre baraque composée d’une pièce centrale qui nous servira de salle à manger et de 20 petites cellules, où nous serons très suffisamment bien. W. C. dans l’établissement, ce qui est le summum du luxe. L’hôpital, composé entièrement de baraquements en planches, est une véritable ville. Ce n’est pas encore fini, et on doit ouvrir demain, ce qui est fou. Nous visitons tout ce camp immense avec un médecin à trois galons, fort aimable. Nous sommes cinq femmes isolées au milieu de près d’un millier d’hommes ; aussi avons-nous un succès de curiosité. Au milieu de notre visite, nous sommes rejointes par le Colonel qui est venu dès l’annonce de notre arrivée. Nous faisons connaissance avec le médecin-chef de l’ACA 20 ; il est poseur et nous reçoit fraîchement, et parle de nous faire faire des peintures pour enjoliver les salles. Pourquoi n’est-ce pas la 11 qui est ici. Nous laissons passer, très sûres d’avoir le dernier mot. D’ailleurs il n’y a rien à faire avant deux jours et nous pourrons nous installer tranquillement.

Quant à l’offensive, tout le monde la sent proche sans en savoir encore la date.