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C’est à mon tour de veiller et le blessé est si mal qu’il faut passer toute la nuit. Cela fait la 3e de suite. Je commence à être un peu fatiguée.

Derniers adieux de Dufour qui me charge de son piano pour le donner à un foyer du soldat. Il compte d’ailleurs revenir avant mon départ. Tout le monde le regrette et nous espérons le revoir à Paris.

Lundi 17 mars

Courses dans Colmar, goûter à la Goutte de lait avec Mme de Beaulieu. C’est joli et bien installé.

Je vais annoncer mon départ au médecin-chef qui a l’air assez surpris, mais qui ne me cherche pas à me retenir. Beaucoup de compliments et de bonnes paroles, mais pas de promesses pour ma remplaçante. Il voudrait mettre une U. F. F. et garder deux infres aux officiers. Je n’insiste pas, me réservant d’en parler à M. Barr, quand je lui annoncerai mon départ.

L’incident de Spa est réglé ; les Allemands cèdent mais que tout cela est donc long.